En raison de la popularité qu'a connue par le passé le BARBET , il n'est pas surprenant que plusieurs cynologues se soient penchés sur son histoire et plus particulièrement ses origines.

Dans de telles conditions à la suite de recherches auxquelles ils se sont sans aucun doute livrée alors , il aurait été normal de penser que ces origines et ses descendants canins seraient désormais parfaitement connue et précisées.
Or malheureusement il n'en est rien.
Tout au contraire , les origines et descendants du Barbet restent comparativement confuses pour ne pas dire obscures.
Une seule certitude ,les origines de cette race sont extrémement anciennes.

DES ORIGINES

Type même du médioligne , centre de l'epèce canine , le Barbet est peut être un des ancêtres direct de tous les chiens domestiques.
500 ans av J.C , Xénophon ( Les Cynégétiques 440 av J.C ) décrivait un chien possédant une épaisse toison .

Il a du voir le jour dans un des pays du Moyen-Orient ,probablement en Mésopotamie berceau de la civilisation humaine.
De là , il a migré d'abord vers les rivages de la Méditérranée , puis en compagnie soit des navigateurs , soit des tribus nomades , s'est répandu dans les pays baignés par cette mer.
Cette dissémination géographique est prouvée par la découverte dans les bas-reliefs antiques dans lesquels il est encore possible de reconnaître un chien le rappelant de façon frappante.
Ces scultures sont intéressantes à plusieurs titres. Leur ancienneté plus ou moins grande suivant les régions permet de fixer dans le temps la progression géographique de ce chien.Elles montrent également que celui-ci pouvait déjà être tondu sans aucun doute pour des raisons fonctionnelles. C'est donc que le "Barbet" était alors utilisé comme chien de chasse à l'eau ou au marais. Elles prouvent enfin qu'à cette époque lointaine , il était très répandu et fort apprécié.
Entre les autres races qui existaient alors ,le "Barbet" comme le montre un bas-relief , a été choisi par César à titre de don et hommage à Cléopâtre .

Cette migration du "Barbet" vers l'Ouest pour sa grande majorité, sur le continent africain a été sans aucun doute principalement le fait des Arabes lors de leur invasion au cours des premiers siècles de notre ère.
C'est ainsi qu'il a fait son apparition en nombre alors en Afrique du Nord. C'est du reste ce qui fait dire à plusieurs auteurs , en particulier à Buffon (Dictionnaire d'Histoire naturelle 1750 ) ,Daubenton ou Fitzinger (Der Hund und sein racen ) , qu 'il est originaire de cette partie du Monde.
Toutefois écartant la thèse d'une migartion maritime , le grand naturaliste français pense qu'il a été amené par terre , donc par les Sarrazins.
Quoi qu'il en soit,le Barbet s'est fixé dans ces régions nord-africaines et y a fait souche..Moins chasseurs que pasteurs certaine tribus berbères l'emploi encore aujourd'hui.
Cette implantation en nombre du Barbet en Afrique du Nord , ne doit cependant pas faire oublier sa présence alors ,depuis plus ou moins longtemps dans d'autres pays d'Europe.

Ce qui pourrait expliquer le fait que pour certains il serait le descendant du Aftecharka venu en Europe occidentale avec les Celtes ( peuplade indo-germanique ) au moins avant le VIe siècle av J.C très longtemps avant les invasions barbares.

Quoiqu'il en soit en 711 de notre ère le Barbet à la suite des Arabes franchit le détroit de Gibraltar et s'imposent dans la péninsule Ibérique.Il s' y croise alors avec différentes races locales , ce qui donnera le Perro de agua et le Cao de agua. Accompagnant toujours ses maîtres le Barbet ou encore un chien qui en aurait été issu et qui ne ressemblait plus excatement à son ancêtre d' Afrique du Nord , les suivit dans la poursuite de leur grande invasion .
Il franchit ainsi les Pyrénées et s'implanta dans un premier temps dans le Languedoc puis en Aquitaine.De là, toujours en compagnie des ses maîtres , il commence sa migration vers le nord ,en particulier en Bresse ou il fut apprécié pour ses aptitudes de chien d'eau , ainsi que dans la région de la vallée du Rhône et du Massif Central.
Pendant de longues années ,jusqu'à la bataille de Poitiers , le Barbet a eu très largement le temps de s'implanter fortement dans toutes ces provinces représentant alors près de la moité de la France actuelle qui étaient sous domination des Maures.

Il a eu le temps d' y former des souches plus ou moins batardes , issus de croisements avec des chiens locaux.
Il apparu des variétés qui héritèrent de quelques-unes de ses qualités.
Lorsque vaincus ( 732 )par Charles Martel les Sarrazins refluèrent au-delà des Pyrénées ,quittant d'abord la France, puis la péninsule Ibérique , le Barbet, lui, resta dans son pays d'adoption.
Les populations de ces provinces et même celles qui n'avaient pas subi l'occupation maure adoptèrent ce nouveau venu qu'était le Barbet .Si ce ne fut lui ,ce fut tout au moins ses descendants plus ou moins directs.

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Il était à la fois chien de chasse , chien de berger ou de garde.Dès lors , pour ses raisons de polyvalence , il se répand rapidement dans le reste de l'Europe.Le Dr Mery dans "Le Chien" écrit "à une date lointaine il existe dans tous les pays où il s'est diffusé très vite".On le retrouve principalement dans les régions d'eau de marais ou d'étang.

Au cours de cette période , le Barbet s'est croisé avec des races locales ,forcément plus nombreuses et variées compte tenu de sa plus grande dissémination géographique.

La popularité du Barbet et la faveur dont il jouissait alors et qui se sont maintenues pendant des siècles ,ressortent de multiples témoignages irréfutables.
Il apparaît sur des écus du Moyen-Age. A Aix il accompagne Saint Martin dans une statue de pierre ornant la cathédrale construite au XIIe siècle.
Dans une fresque réalisées au XIIe siècle par Benozzo Guzzol dans la chapelle des Médicis à Florence ,il accompagne le cortège des Rois Mages.
Il apparaît comme le précise Paul Dechambre , dans maintes gravures du XVe et du XVIé siècle
En fait on pourrait ainsi multiplier les exemples dans lesquels apparaissent des Barbets.
La période s'étendant du XIV e au XVIe siècle se caractérise par un silence complet des auteurs au sujet du Barbet , ceux-ci parlent bien de chiens d'eau mais ne mentionnent pas explicitement le Barbet.
Dans la "Maison rustique" publié fin du XVIe siècle ,cependant ,il est dit avoir dans le chenil des limiers pour combattre le loup, des braques et des barbets pour la queste de ce qui s'échappe des étangs et des bois.
De même en 1576 Caius (Dc Kaye )parle du Barbet et le désigne sous le nom de "water spaniel" montrant ainsi qu'il le considère comme chien de chasse pouvant être utilisé aussi bien en plaine qu'au marais.

Au XVIe siècle Jacques Fouilloux dans son Traité de Chasse décrit un chien pour la chasse au marais et lui donne le nom de barbet.

Griffon _livre Castaing
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A mesure que disparaissent les marais et les vastes étangs la race connaît une désaffection grandissante.

C'est surtout à partir de cette époque que l'on distingua les Griffons les Epagneuls et les Barbets.
De Sélincourt s'exprimait en ces termes "Les griffons chassent aussi le nez bas et suivent le pied mieux que tous les autres par les chaleurs...Les barbets frisés et à demi-poil suivent tous par le pied , chassent le nez bas quand le gibier fuit , et quand il demeure chassent le nez haut et l'arrêtent ; ils chassent sur terre et dans l'eau , leur principale nature est de rapporter ,ils sont rudes au gibier, les frisés plus que les autres ,mais tous sont les plus fidèles chiens du monde et qui ne veulent qu'un maître et ne le jamais perdre de vue.

Buffon séparait bien l'épagneul du barbet et Sonnini publiant son Histoire Naturelle y ajoute le griffon qui tiendrait de deux à la fois.
Comme on le constate il y avait alors beaucoup de confusion , cette confusion provennait du fait que ,dans une même famille ,des produits issus de géniteurs de même poil se présentaient parfois avec des toisons différentes.
Des descendants de sujets à poil dur avaient le poil laineux , soyeux ou court, ou de texture intermédiaire, et le poil dur apparaissait dans des portées de sujets à poil laineux,soyeux ou court.

La sélection était encore peu poussée,peu généralisée et se faisait par des méthodes empiriques.
On constate encore aujourd'hui de pareilles anomalies ,mais limitées par une sélection plus rigoureuse, la consanguinité et de temps en temps la retrempe.

L'hérédité de la longueur et de la texture du poil obéit à des lois fort complexes et encore imparfaitement connues. Lorsque vers 1900 ,35 ans après que leur auteur les eut déterminées dans le domaine végétal , les lois de Mendel furent transposées dans le règne animal , on constata qu'elles ne s'y manifestaient pas , apparemment du moins,avec la même rigeur.

C'est seulement à partir de cette époque que petit à petit les races se fixèrent , le Barbet en particulier.


Comme on vient de le voir plusieurs races possèdent du sang barbet dans ses veines , mais il convient de rester prudent sur les descendants de la race .On peut sans se tromper affirmer que Korthal ,Drahthaar, Griffon Boulet ,Briard et Beauceron sans oublier le Caniche sont les descendants les plus proches du Barbet.


Un prototype de la race appartenant au Docteur Vincenti
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Entre les deux guerre le Barbet connu son heure de gloire grâce à l'élevage du Docteur Vincenti , quel amateur de la race ne connait pas la Championne Joyeuse du Mas de la Chapelle.
Hélas comme pour beaucoup de races la seconde guerre mondiale faillit lui être fatale , si le Barbet ne connut pas l'extinction totale ,il le du au travail de Md Pètre (fille du Docteur Vincenti) qui continua à développer la race avec des sujets qui provennaient de l'élevage du Mas de la Chapelle .
Quand en 1975 des amateurs de la race voulurent tenter de la sauver ,ils trouvèrent les derniers Barbets inscrits au LOF à l'élevage de Md Pètre.
C'est à partir de cette souche que la race a pu être sauvée.On peut regretter des "retrempes" inconsidérées avec le Caniche pour essayer d'améliorer la race, ce qui a été globalement préjudiciable au Barbet.
Il est à noter qu'une retrempe unique en 1990 , suivie avec un Irish Watre Spaniel ( Chien d'eau Irlandais) a par contre apporté un indéniable plus .


Aujourd'hui, le barbet reste un chien exceptionnellement rare .
On peut noter que depuis quelques années sous l'impulsion de M Goubie puis de Mme Rault les portées sont en forte augmentation.





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