Le texte ci-après a été publié par la Revue de la Fédération Cynologique Internationale

« Les juges d’exposition ont une influence énorme sur la santé et le bien-être de nos chiens de race. Il s’agit là d’une immense responsabilité. Il est extrêmement facile pour un juge de contribuer à rendre un chien dangereux soit en acceptant ce type de comportement soit en favorisant son côté hyper typé, ce qui, en outre, peut porter préjudice à la santé et au caractère des chiens (NDLR nous pourrions ajouter à l’image de marque d’une race). Vos décisions conditionnent le comportement des éleveurs qui mettent tout en œuvre pour favoriser et maintenir, au sein de leur élevage, certaines caractéristiques physiques afin de satisfaire aux exigences décrites dans les standards qui parfois s’écartent tellement des exigences de base de l’anatomie canine qu’elles peuvent, dans certains cas, occasionner des anomalies et/ou des handicaps physiques. Souvent, les souffrances qui en résultent peuvent être graves, notamment, lorsque les juges d’exposition contribuent avec leur interprétation restreinte à promouvoir les chiens « hyper typés » ce qui est nuisible à la santé et à la fonctionnalité des chiens. A cours de ces dernières années, on a assisté au sein du grand public et plus encore, des médias, à un débat très animé sur la santé des chiens de pure race, ce qui a eu pour conséquence qu’un bon nombre de races se soient retrouvées dans l’œil du cyclone. Bien entendu, vous devez assumer une partie de cette responsabilité seulement si, au cours de votre fonction de juge, vous constatez de telles caractéristiques négatives. Dans la mesure où il s’agit de déceler des anomalies visibles et facilement identifiables dont le caractère héréditaire est connu, nous vous prions d’être particulièrement attentifs lors de votre jugement vu que votre décision pourrait avoir une influence déterminante sur le pool génétique.

Il ne fait aucun doute que les chiens régulièrement primés sont sollicités pour des saillies bien plus souvent que les autres. Par conséquent, en votre qualité de juge d’élevage et d’exposition, vous devriez être particulièrement attentifs à ne pas récompenser par les distinctions les plus élevées, des chiens présentant des caractéristiques non désirées ayant un effet négatif sur leur bien être. Même si les associations canines ont pris des mesures nécessaires au niveau de leurs règlements d’élevage pour éviter ou atténuer l’apparition de défauts génétiques, il est indispensable de disposer du soutien des juges en la matière. Chez certaines races, nous en sommes arrivés au point que certains juges acceptent, sans aucune raison compréhensible, que certaines caractéristiques prennent des proportions de plus en plus extrêmes ! Les descriptions figurant dans les standards de race allant le plus souvent à l’encontre des principes d’une anatomie saine et d’une fonctionnalité physiologique normale concernent :
le tempérament
la tête
les yeux
le museau
le poids
le manteau
la peau
l’angulation du grasset et du jarret
les allures


Au vu de ce qui précède, nous aimerions faire appel aux juges afin qu’ils interprètent tout standard de race de façon telle que le chien jugé puisse être qualifié de « sain et fonctionnel ». Toute déviation dans l’un des points précités doit être considérée comme un défaut grave. Les juges d’exposition doivent considérer le chien comme un élément de notre société qui ne doit devenir ni un fléau ni un danger pour l’homme. Les chiens agressifs et n’hésitant pas à mordre sont affreux pour l’être humain , peu importe qu’ils soient de grande ou de petite taille ou pour quelles raisons ils ont subi ce développement négatif. Il incombe à tous les juges de prendre catégoriquement toutes les précautions nécessaires pour qu’aucun chien mordeur ne soit admis à l’élevage, à savoir, qu’un tel chien doit être disqualifié. Certains standards de race indiquent au paragraphe tempérament : « méfiant, réservé à l’égard des étrangers », pour exprimer qu’ils sont réservés et fiers. Les chiens appartenant aux races concernées doivent néanmoins faire preuve d’un tempérament calme et modéré, et permettre aux juges de les toucher sans qu’ils réagissent agressivement lorsque ceux-ci s’approchent d’eux de façon posée et s’adressent à leur conducteur d’une voix calme ».