La retrempe

Source -- Braque du Bourbonnais --

Sachez d'abord que le sujet le plus consanguin marié à un sujet non apparenté donnera des produits absolument non consanguin.
Pouvoir en un mariage ramener notre fameux coefficient F à 0, ça c'est une bonne nouvelle. Et si les 2 sujets sont très consanguins mais non apparentés, leurs produits auront aussi un coefficient F égal à 0.

La mauvaise nouvelle, c'est que dans le braque de l'Ariège, ce sujet n'existe pas.
Comme je vous l'ai dit, les chiens d'une race sont tous plus ou moins apparentés entre eux. Mais dans les races à faible effectif comme la notre, cette parenté n'est pas très éloignée. Au mieux elle remonte aux années 89, si vous voulez vous en convaincre, envoyez-moi les pedigrees de vos chiens, je remonterai leur généalogie jusqu'à Elza x Vec.

Si vous êtes prévoyant, vous aurez pris soin de repérer depuis quelques années un éleveur ami qui fait de beaux chiens peu apparentés aux vôtres. Même si cet autre élevage a débuté avec les mêmes géniteurs que vous, après quelques générations, il sera peu apparenté au votre.
En effet, à chaque génération, la consanguinité entre les deux élevages sera divisée par deux. Et il est fort possible que cet éleveur ait lui aussi besoin de sang neuf chez vous.

Et si vous vous apercevez que tous les élevages, ayant pris des saillies au même male, sans discernement, sont étroitement apparentés? Où donc allez-vous chercher cette retrempe?



La retrempe sauvage : D'abord, il y a la méthode rapide, malhonnête et dangereuse: rapide pour l'éleveur, malhonnête pour le client et dangereuse pour la race. Prenez un bon chien dans une race voisine, mettons le braque français, faites le saillir une femelle braque de l'Ariège mettez un vrai braque de l'Ariège sur les papiers de saillie, et le tour est joué. La proximité des deux races vous donnera même des chiots qui auront l'air assez braque de l'Ariège et le beau pedigree vous permettra de vendre les chiots restants au plein prix à des gens de bonne foi.

Cela semble très séduisant, et la méthode est pratiquée par certains, pourtant, elle a quelques inconvénients :

1- Les chiots que vous avez gardes ont peut-être l'air braque de l'Ariège mais ils ne sont qu·à une génération d'un braque français. Il se pourrait donc bien qu·à la prochaine génération, vos chiots ressemblent bien à des braques français.

2- La proximité des deux races pose un problème. On risque bien avec cette méthode de ne plus reconnaître un jour un braque français d'un braque de l'Ariège . C'est la mort assurée de la race la moins nombreuse, c'est-à-dire la notre.

3- Ceci est totalement illégal, et un client floué pourrait bien vous attaquer au tribunal. Et avec les progrès de la science génétique, il peut aujourd'hui vous confondre aisément.


La retrempe légale :
Voici la deuxième méthode :

1- D'abord, choisir une race qui n'est pas trop proche de la notre, mais pas trop éloignée quand même (on ne va pas prendre un caniche!). On aura de vrais bâtards, identifiés comme tels, et on ne pourra réintroduire les produits de retrempe qu'après une difficile sélection, quand ils ressembl eront bien à des braques de l'Ariège .Si cette race peut apporter un vrai plus, parce qu'elle a des qualités qu'o n veut voir chez nos chiens (peu de dysplasie, un nez exceptionnel), c'est encore mieux. Ce raisonnemen t nous amena à choisir un braque italien, comme l'avaient fait avant nous les anciens éleveurs de braque de l'Ariège . La dos du braque italien, si caractéristique et différente de celui du braque de l'Ariège , est un critère de sélection efficace .

2- Annoncer à tous, par l'intermédiaire du club que l'on fait de la retrempe. En faisant de la retrempe officielle, on peut se payer le luxe de prendre un chien d'un élevage bien connu, sans avoir peur de se faire dénoncer, et donc apporter de la qualité dans la race.

3- Ensuite, faire un premier croisement. De cette portée, garder un sujet bien typé, et le croiser encore avec un bourbonnais. Si cela ne donne pas de bons chiens, refaire la portée. Quand enfin on a un ou deux bons sujets, les inscrire à titre initial.

Bien sur, la méthode a des inconvénients :

1- Elle coûte cher : nombre de bâtards issus de cette retrempe font le bonheurs de chasseurs à qui ils ont été donnés, mais ils nous ont coûté cher à produire.

2- Les chiots d'une chienne inscrite à titre initial ont un demi pedigree, ils se vendent moins bien.

Mais elle a de gros avantage :

1- Elle permet à d'autres éleveurs d'utiliser les produits en connaissance de cause.

2- Elle est honnête !

Donc, si vous voulez retremper, ne vous trompez pas de méthode.





-- Rappels génétique . -- Consanguinité dans l'élevage. -- La "retrempe". -- Calculer un coefficient de consanguinité ?